RELÈVE D’ENTREPRISE : TECHNÎLES – UN BEL EXEMPLE DE CONTINUITÉ
Publié par sadcstaging
Description du webinaire
Description du document
Description du lien

Depuis plusieurs mois, les différents intervenants économiques font état d’un manque criant de relève dans presque tous les secteurs d’activités. La main-d’œuvre spécialisée ne frappe pas aux portes et les dirigeants d’entreprises, vieillissants, n’ont pas de solution pour assurer la continuité des activités.

 Aux Îles-de-la-Madeleine par contre, un groupe d’employés a su renverser la vapeur et se porter acquéreur de l’entreprise de soudure pour laquelle ils travaillaient. C’est ainsi qu’en 2010, Daniel Bourque et Pierre-Olivier Thériault sont devenus les copropriétaires de Technîles, un atelier de soudure qui allait rapidement développer une expertise en construction navale et entretien de navires.

Ce savoir-faire aura d’ailleurs permis de concevoir le tout premier chalutier fait d’acier, le Boréas VII. Issu de longs mois de conception, le chalutier vient répondre aux besoins urgents de remplacement d’une flotte vieillissante, destinée à la pêche aux crabes, aux sébastes et aux pétoncles.

« Nous constatons un intérêt grandissant de la part des pêcheurs des provinces maritimes pour ce type de chalutier. Avec un tonnage métrique dépassant les 90 000 tonnes, ses 15,24 mètres de long et 6,8 mètres de large, des équipements à la fine pointe de la technologie, le Boréas VII peut accueillir un équipage de 8 personnes en tout confort, qui peuvent y dormir pendant plusieurs jours. Avec ses lignes profilées, sa consommation de carburant est des plus efficaces. Le navire peut aisément atteindre une vitesse de croisière de neuf nœuds», nous précise Daniel Bourque.

Le Boréas VII constitue une première aux Îles. Aux yeux de Daniel Bourque, le chalutier en acier représente l’avenir de l’entreprise.

« La construction et l’entretien naval repré- sente au moins 70% de nos activités. La construction de structures d’acier commerciales et industrielles, la modification de pièces de machineries industrielles et la fabrication de métaux ouvrés sur mesure occupent quant à elles 30%. 

Avec nos 30 employés et nos unités mobiles, nous pouvons répondre aux demandes de nos clients, tant ici en atelier que sur place, à leurs installations. »

La diversification de l’offre de services de Technîles permet aussi dorénavant d’être active à l’année longue, un avantage si nous considérons l’économie de la région, qui repose essentiellement sur des industries saisonnières comme le tourisme et la pêche.

Coup de pouce à la relève d’entreprise

Mais pour en arriver à desservir des organisations aussi importantes qu’Hydro-Québec, CTMA (transporteur maritime officiel des Îles) et Pêches et Océans Canada, Soudure Technîles a dû bénéficier d’une aide importante lui assurant une bonne structure financière, un bon système de gestion et, particulièrement, un excellent système comptable.

« En tant qu’employés, nous n’avions évidemment pas accès à la comptabilité. Mais après une bonne analyse, nous avons réalisé que le rachat des actifs était la seule option viable. Toutefois, la mise de fonds exigée dépassait notre capacité financière. Heureusement, nous avons pu compter sur la SADC», poursuit Daniel Bourque.

C’est en effet grâce au volet Coup de pouce à la relève d’entreprise de la SADC Îles-de-la-Madeleine que le projet des deux Madelinots a pu voir le jour.

Selon Daniel Gaudet, directeur général de l’organisme, le programme fut initialement conçu pour contrer la vague de départs à la retraite des propriétaires d’entreprise.

« Le programme s’adresse aux entrepreneurs de 18 ans et plus et débouche sur la possibilité de financer la mise de fonds jusqu’à concurrence de 75%. Nous offrons également l’encadrementnécessaire.»

Depuis la sortie du Boréas VII de l’atelier, le carnet de commandes de Technîles se remplit rapidement, aux dires de Daniel Bourque.

« La situation nous pousse à accélérer notre processus d’expansion. Nous devrons rapidement agrandir nos ateliers afin de répondre aux différents projets qui nous seront confiés dans les prochaines années. »

Voilà donc d’excellentes perspectives pour la jeune entreprise de Cap-aux-Meules.