Plutôt que d’assister passivement au déclin de leur village, les résidents de Dixville, près de Coaticook, ont décidé de réinventer leur milieu de vie en se dotant d’un dépanneur intelligent en libre-service, ouvert 24/7. Ce projet innovant, réalisé en partenariat avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de ka région de Coaticook, suscite aujourd’hui la curiosité et l’envie des village voisins.
Plutôt que d’assister passivement au dclin de leur village, les résidents de Dixville, près de Coaticook, ont décidé de réinventer leur milieu de vie en se dotant d’un dépanneur intelligent en libre-service, ouvert 24/7. Ce projet innovant, réalisé en partenariat avec la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de ka région de Coaticook, suscite aujourd’hui la curiosité et l’Envie des village voisins.
Le manque de services de proximité est un enjeu majeur pour plusieurs petites municipalités du Québec. « Dans le seul secteur de Coaticook, les dépanneurs de Martinville et de Barnston ont fermé et le restaurant de Saint-Malo est à vendre, tout comme le resto-dépanneur de Baldwin », illustre Anthony Laroche, président du conseil d’administration de la Coopérative de solidarité de Dixville.
Il y a 4 ans, Dixville, qui compte 710 habitants, n’avait pas de dépanneur non plus. Jusqu’à ce qu’un groupe de citoyens décide de prendre les choses en main en fondant un magasin général en mode coopératif.
« Le projet répondait clairement à un besoin, dit Anthony Laroche. Une étude commandée en 2014 par le comité de développement local de la municipalité de Dixville stipulait que 81 % des résidents soutenaient l’implantation d’un dépanneur, et 72 %, d’un restaurant. »
C’est grâce à un prêt de la SADC de la région de Coaticook que la Coopérative de solidarité de Dixville a pu racheter un bâtiment central du village pour le convertir en magasin général abritant un resto-bistro, un gîte et un dépanneur « intelligent » en libre-service.
« Le principe du dépanneur est simple, explique Anthony Laroche. On y entre grâce à un code d’accès. Les gens se servent, puis paient leurs achats sur place à l’aide d’une tablette. Le dépanneur tient des produits de première nécessité, comme du pain, des œufs, du lait et des denrées non périssables. »
Cette formule ingénieuse résout les deux problèmes principaux qui ont forcé la fermeture de la plupart des dépanneurs de village : celui de la profitabilité, beaucoup plus facile à atteindre sans employés à payer, et celui du recrutement, toujours difficile en région.
Dixville, une communauté volontaire et créative
Le Magasin général de Dixville a été inauguré en octobre 2016 avec la participation de Boucar Diouf, qui avait découvert Dixville l’année précédente dans le cadre de l’émission La Petite Séduction. La Coopérative a rapidement suscité l’engouement, ralliant une soixante de familles qui se sont prévalues d’un code d’accès au dépanneur.
Le projet a toutefois rencontré quelques écueils. « Dans les premiers temps, nos efforts n’étaient pas toujours concertés, ce qui a provoqué des dédoublements de tâches, explique Anthony Laroche. La SADC nous a aidé à adopter de meilleures pratiques de gouvernance. Nous avons mieux défini les responsabilités de chacun, puis nous nous sommes assurés qu’elles soient partagées entre plusieurs personnes. »
La Coopérative a aussi fait face à des problèmes de logistique. « Au début, nous utilisions un système intégré pour gérer l’accès au dépanneur et le paiement, mais il tombait fréquemment en panne en raison de la mauvaise connexion Internet. » La SADC de la région de Coaticook a alimenté la réflexion des administrateurs : « Nous les avons questionnés sur leurs besoins réels, explique Joanne Beaudin, directrice générale. Ils en ont conclu que ce système n’était pas optimal. »
Les résidents de Dixville n’étant jamais à court d’idées, la solution est venue de leurs propres rangs. « Angela Tremblay, l’administratrice du dépanneur, a eu l’idée d’utiliser le même système d’accès que dans la scierie dont elle est copropriétaire. Les paiements se font ensuite avec l’application Square. Depuis la mise en place de cette solution, nous n’avons plus de problème », souligne Anthony Laroche.
Un exemple à reproduire
Le Magasin général de Dixville connaît un beau succès qui commence à s’ébruiter. « Je reçois régulièrement des appels de villages environnants, dit Joanne Beaudin. Les gens veulent en savoir plus sur le fonctionnement du dépanneur intelligent de Dixville. »
Anthony Laroche est pour sa part convaincu que c’est en adoptant le modèle en libre-service que les villages pourront redynamiser leur communauté. « Dixville possède le plus haut taux de jeunes familles de la MRC de Coaticook, dit-il. C’est avec ce genre de projets avant-gardistes que l’on pourra demeurer attrayants pour ces familles. »
La Coopérative de solidarité de Dixville en bref
- Nombre de membres : 139
- Investissement initial :193 000 $, dont 104 000 $ en subventions, 13 000 $ provenant des membres et 75 000 $ de financement
Philippe Dupont et Antohony Laroche (Président)