Au cours des dernières années, une majorité de Québécois ont affirmé, dans des sondages, être très préoccupés par les changements climatiques et ont souhaité que le gouvernement se préoccupe davantage de cet enjeu et qu’il déploie les efforts qu’il faut pour réduire l’émission des gaz à effets de serre (GES).
Dans ce combat, la gestion des déchets s’avère un enjeu majeur : les sites d’enfouissement débordent et les centres de tri n’arrivent plus à gérer les matières recyclables.
Au cours des dernières années, une majorité de Québécois ont affirmé, dans des sondages, être très préoccupés par les changements climatiques et ont souhaité que le gouvernement se préoccupe davantage de cet enjeu et qu’il déploie les efforts qu’il faut pour réduire l’émission des gaz à effets de serre (GES).
Dans ce combat, la gestion des déchets s’avère un enjeu majeur : les sites d’enfouissement débordent et les centres de tri n’arrivent plus à gérer les matières recyclables.
La SADC du Kamouraska a décidé d’attaquer de front ce problème et d’amener la région vers une économie circulaire durable. Il s’agit ici d’un modèle économique qui propose de repenser nos modes de production et de consommation pour réduire l’utilisation des ressources et maximiser leur durée de vie une fois utilisées.
Ce projet ambitieux, démarré en 2013, a d’abord misé sur la concertation des acteurs afin de créer un écosystème réunissant des entreprises de tous les secteurs, des institutions et centres de recherche, les municipalités mais aussi les intervenants du développement économique, pour favoriser les échanges et le partage de connaissances et d’expertises.
À force de présentations, de formations, de colloques et de téléphones personnalisés, l’intérêt s’est manifesté. Une symbiose industrielle a vu le jour début 2016, animée par la SADC en collaboration avec des partenaires reconnus : comme entre autres, Bombardier Transport – Usine de Lapocatière et Biopterre. Dans ce réseau d’entreprises, coordonné par un animateur, les rebuts des uns deviennent la matière première des autres. Plus de 70 entreprises et organisations sont maintenant impliquées dans ce réseau où on échange autant des heures d’utilisation d’équipements que du bois de palettes de transport, des rejets minéraux, des retailles de tissus… Les résultats sont tangibles. Au cours des trois dernières années :
- 71 institutions, commerces et industries (ICI) impliqués
- 57 échanges réalisés pour 881 tonnes de matières
- 551 tonnes de rejets déviées des sites d’enfouissement
- 608 tonnes de GES évitées
- 116 000 $ d’économies directes pour les entreprises participantes
Ainsi, Perlite Canada, entreprise de St-Pacôme, produisant principalement de la perlite pour l’horticulture, transforme maintenant ses sous-produits de roche en abrasif routier : plus de 100 tonnes cet hiver sur les routes du Kamouraska!
De même, Groupe GIBO de St-Pascal, fabricant de meubles et d’articles d’ameublement et de rembourrage, recycle ses rejets de mousse de polyuréthane en les retournant à son fournisseur qui les transforme en tapis anti-fatigue. Du même coup, le camion de retour de ce fournisseur repart avec sa cargaison de rebuts. Résultat : 80 tonnes de CO2 de moins par an dans l’atmosphère et près de 20 000$ d’économie pour l’entreprise. Fait intéressant, ce sont les employés qui ont d’abord manifesté leur inconfort à jeter tant de matières. Selon Anik Briand, Directrice générale de la SADC: « Les mesures de développement durable mises en place par les dirigeants de l’entreprise ont contribué autant à renforcer l’attractivité et la rétention de sa main d’œuvre, qu’à renforcer la fierté collective; le tout couronné par un prix pour la création de 30 emplois en 2018. »
La démarche d’économie circulaire du Kamouraska c’est aussi et surtout de l’innovation. Par exemple dans les mycotechnologies où, avec Biopterre, on teste des souches de champignons capables de décontaminer le bois de particules comme la mélamine, permettant d’autres utilisations.
En parallèle, la SADC a dans sa mire la valorisation de la réparation des objets et des appareils afin de prolonger leur durée de vie. Il s’agit d’une part d’assurer la relève et la pérennité des entreprises de réparation et d’autre part d’en faire la promotion comme alternative à la consommation de nouveaux produits.
Cette démarche d’économie circulaire, portée par la SADC du Kamouraska se déploie donc dans des avenues prometteuses. Au-delà des retombées économiques et environnementales, elle suscite maintenant un intérêt international puisqu’elle a été finaliste pour un prix prestigieux du Place Marketing Award, dans la catégorie Développement économique, entraînant du même coup une reconnaissance pour toute la région.